Atelier du Veneur

La Confection d’une Tenue de Vénerie façon Tailleur

Par Donatien Levesque du Rostu

On entend généralement par tenue de Vénerie l’ensemble des vêtements que l’on porte à la chasse : une culotte d’équitation, un gilet et une redingote. Ce sont exclusivement ces vêtements que l’on confectionne sur mesure car le reste de l’équipement de nos jours est principalement distribué en prêt à porter.

La Culotte d’équitation façon vénerie traditionnellement sera une culotte coupe  ½ Saumur ou Saumur. Ce sont des culottes assez larges au niveau des cuisses et donc non moulantes. Les points qui diffèrent avec les culottes que l’on porte généralement c’est d’une part qu’elles sont conçues dans un tissu épais non extensible ce qui complique la coupe et ne souffre d’aucune erreur notamment au genou. On récupérera de la souplesse dans le tissu grâce au biais qui dans le tissage permet de l’élasticité.

La plupart des culottes étaient autrefois dites à « Pont » et sont maintenant conçues avec une braguette à fermeture éclaire ou à boutons. Pour les femmes la fermeture doit être sur le côté.

L’avantage de ses culottes confectionnée sur mesure dans un tissu épais c'est l’endurance du vêtement que l’on gardera souvent plusieurs années contrairement aux modèles vendus en prêt à porter qui ne supportent pas le lavage machine et surtout la ronce !

Le gilet de Vénerie est comme chacun sait aux couleurs de chaque équipage et la difficulté principale réside dans le choix des coloris qui ne correspondent que trop rarement aux disponibilités chez les fabricants mais surtout, lorsqu’on les compare aux gilets anciens déjà portés et dont les teintes sont « passées », on a beaucoup de mal à retrouver la bonne couleur.

Traditionnellement le galon était porté par le équipages de cerf mais beaucoup de veneurs aiment ce qui brille et l’on est amené à en poser de plus en plus. Il existe du galon de plusieurs largeurs, et l’on distinguera le galon de Maître et le galon de Valet. Dans la plupart des cas, on utilisera du galon de 15mm de large pour les gilets ce qui donne un côté plus raffiné et plus élégant.

On est amené à faire différentes formes de poches en fonction des équipages.

Les tissus utilisés sont le plus souvent du velours de coton mais autrefois on utilisait du velours de soie qui malheureusement aujourd’hui ne se trouvent que dans une version synthétique qui n’a pas le même rendu et reste très fragiles. Son utilisation est très compliquée car ce dernier velours brûle lorsque l’on veut le repasser.

Les dos sont en satin mais peuvent être réalisés dans du drap ou de la toile.

La tenue de vénerie proprement dite a plusieurs appellations en fonction de sa coupe. L’homme portera toujours une Tenue qui est coupée à la taille. La femme portera une redingote lorsqu’elle monte à califourchon et la coupe de sa veste sera faite sans couture à la taille. Elle pourra être longue comme celle des hommes mais sera plus raffinée en étant courte comme une veste d’équitation. Elle pourra alors être portée avec un jupon lorsque la cavalière monte à califourchon ce qui rappellera les tenues d’amazone très peut portée à notre époque.

La confection se fait normalement  avec du tissu assez léger mais tissé très serré pour assurer l’imperméabilité du vêtement. Les fabricants même anglais ont perdu ce savoir faire et l’on se retrouve avec une escalade dans les poids de tissu pour soit disant compensé cette qualité perdue. Le meilleur tissu aujourd’hui reste la tricotine anglaise avec une trame apparente qui lui donne une élégance inégalable.

Il y a plusieurs étapes à la confection d’une tenue :

-D’abord la prise de mesure : elle doit être rigoureuse.

-La coupe : c’est la partie la plus compliquée car c’est elle qui déterminera le rendu final du vêtement. Elle doit tenir compte des mesures, de l’aisance dont veut disposer le cavalier à cheval (jamais la même suivant les veneurs), mais aussi du dessin des lignes du corps de chacun. Une taille trop basse fera ressembler la tenue à un vulgaire manteau ou « robe de chambre » ! C’est sur cette partie de la confection que la patte du Maître tailleur va intervenir car tous les tailleurs ne coupent pas de la même façon.

Pour ma part je préfère des tenues avec une taille haute, coupée à 5 bons centimètres au dessus du genou (quand on a froid c’est rarement aux jambes !), la jupe doit être assez évasées et recouvrir à la fois le garrot du cheval et le troussequin de la selle lorsque l’on est monté.

-Le pré-montage avant essayage qui permet de régler sur la personne la bonne longueur pour les manches, l’aisance sous-emmanchures, le bon ajustage de la taille pour le ceinturon, la bonne aisance à la Poitrine et dans le mouvement des bras ….

Il s’agit d’un vêtement de sport avant tout qui doit être pratique et qui ne doit pas limiter les mouvements.

-Les finitions, pose des doublures, pose des parements, des galons …

-Les retouches éventuelles pour que le vêtement soit parfaitement ajusté au cavalier.

Chacun a toujours une tenue dont il a apprécié les qualités et qu’il ne veut pas remplacer, le jour où l’on décide de se refaire confectionner une nouvelle tenue, on reste toujours sur l’aisance de l’ancienne. Il faut savoir que le tissu bouge et s’ajuste sur nous et que la tenue neuve deviendra assez rapidement la vieille tenue que l’on préférai !!

Mon approche est traditionnelle, avec une touche de modernité. J'offre des conseils pratiques, avec un niveau de travail authentique et de grande qualité. Mes clients repartent avec un niveau de service personnalisé qu'ils ne reçoivent pas ailleurs.